dimanche 29 avril 2018

Etape 2 (après la fête de départ): traversée de l'Eurasie par les chemins de fer!

5 - 28 avril 2018
Lyon- Irloutsk

On profite d'un petit temps à Irkoustk, non loin du lac Baikal pour vous transmettre quelques petites bribes de voyage,après déjà un mois de vadrouillage qui nous a conduit d'ouest en est à travers l'Eurasie. Que le temps passe vite!



Vous attendiez sûrement l'aventure mais vous n'aurez que le voyage : ni confrontation directe avec des ours, ni rencontre avec des indigènes d'une contrée oubliée à deux doigts de faire de nous leur prochaine offrande, même pas un bout d'ampoule qui pointerait sa cloque mais plutôt un bout de chemin, de fer principalement, dont les sièges plus ou moins confortables (car plus ou moins inclinables) des wagons et platzkart, nous auront permis de dévorer des livres - d'aventure cette fois - mais surtout d y rêver car notre activité principale fût quand même d'y dormir... Quel luxe! 

Au final, ce sont près de 300 heures de trajet lentement tirés par une locomotive dont l'etat se degradait au fur et à mesure des kilomètres, qui nous rapprochèrent de l'est ( si vous voulez une idee de l'itineraire: Voir la carte ici )


Mais, croyez-le ou non, c'était avec un petit pincement au coeur que nous réalisions que notre dernier trajet en train était derrière nous quand nous posames le pied sur le quai de la вокзал d'Irkoutsk.

Les arrêts au gré des trajets (ou les trajets au gré des arrêts, tout dépend du point de vue) nous auront tout de meme permis de decouvrir quelques belles villes et leurs habitants, et de nous confronter à de nouvelles cultures, notamment culinaires il faut bien l'avouer. Notre plus grande épreuve fut celle de reussir à ingurgiter le plus de nourriture que notre estomac n'était capable d'en contenir (un vrai dépassement de soi- pour prendre des forces avant la grande expedition bien sur!), le premier pas vers l'autre se faisant surtout sur le perron du boui-boui du coin de la rue. Si vous passez par Belgrade, Budapest, ou Moscou, nous vous enverrons avec plaisir une liste des bons plans de spécialités à déguster.

Tout comme les heures dans le train, les heures de deambulations dans les villes ou encore les heures des repas furent ponctuées de belles rencontres, pleines d'anecdotes toutes aussi jutueuses que les chachliks que nous devorions à pleines dents.

D'ailleurs, trêve de blabla, place aux photos ! Elles parleront d'elles-memes (ou presque )!

Apres une première étape à Geneve, arrivons à Milan où Fanny nous propose d'emblée ses plus belles poses en concordance parfaite avec le paysage: 


On en profite pour manger quelques pizzas (pas plus de deux par jour rassurez-vous) pour consoler notre deception de n'avoir pu passer par Naples : il y aura d autres occasions (et d"autres pizzas!)
Milan est vraiment un ville pleine de mystères....artistiques notamment: 

Passage éclair à Zagreb, juste ce qu'il il faut pour se donner l'envie d'y retourner, puis nous arrivons à Belgrade, où le cyrillique fait son apparation et participe déjà au depaysement. Nous ne croisons ni Enki Bilal ni Emir Kusturica (et nous vous mettons au défi de trouver quelqu'un d'autre qui vient de Serbie dont vous connaissez le nom) : 







Après quelques journées à arpenter la ville, notre plus grand reconfort reste tout de même d'avoir trouvé LA Bureknitza, dont nous rêvions depuis si longtemps, principale motivation de voyager dans les pays de l' Est pour Quentin.

Nous reprenons le train pour Budapest où la ville nous offre encore une épreuve que seuls les aventuriers de notre trempe sont en mesure de surmonter : 

Des eaux thermales à ciel ouvert. Nous avons dû prendre notre courage à deux mains pour tester les 17 bains différents.... heureusement nous en sortons indemnes. 




La ville recèle de petits bijoux archictecturaux qui pointent le bout de leur nez au gré de nos errances. 
Mais comme un dicton le dit sûrement, la beaute exterieure peut cacher une bien plus sombre nature interieure : c'est le premier pays d'Europe à avoir elu un gouvernement d'extrême droite et certaines affiches payées par la municipalité ne manquent pas de nous rafraîchir la memoire. 


En grands professionels de l'organisation, nous avions comme il se doit anticipé le fait que cette belle contrée qu'est la Biélorussie demandait un visa pour nous offrir toutes ses richesses intérieures ainsi que son autoroute directe pour Moscou. C'est donc au détour d'une petite vérification de routine que le trajet change (sensiblement, d'à peine quelques millers de kilomètres) et nous voilà partis pour l'Ukraine, en passant par la Pologne. Les plus férus de géographie n'y verront aucune incohérence...

Quelques 45h plus tard d'un trajet particulièrement agréable, dans un bus plein de chaleur humaine-au sens propre-,  nous arrivons à Kiev. Un voyage enrichissant où nous nous initions aux sitcoms russes diffusés non-stop, agrémentés des commentaires de chacun. La télévision ne sera pas notre seule occasion d'approfondir d'ores et deja notre vocabulaire russe. Nous avons également appris (de force) que bière se dit pivo et vodka...vodka. Ce fut la premiere démonstration -mais loin d'être la dernière- d'un fait culturel qui pourrait rapprocher ces deux pays pourtant en guerre : pour l'homme russe, comme ukrainien, un bon voyage se fait bourré. 

Reprenons: nous arrivons donc frais et dispos à  Kiev, qui, en dehors de marquer l'étape de la sortie de l'UE, marque aussi celle du début des rencontres chaleureuses et spontanées qui agrémenteront toutes nos journées jusqu'à aujourd hui.

On vous le promet, cette fois ce n'est pas - ou peu, soyons réalistes - dû aux effluves de vodka, mais bien à un profond sens de l'accueil, de la curiosité envers l'autre, et tout simplement de la facilite de se parler dans la rue, dans le bus,...

Malheureusement, ce sont des choses beaucoup plus difficiles à transmettre par photos, mais Kiev livre aussi son lot de belles images. 







On vous met la suite dans un second mail, on a plus de place pour les photos (on aurait vraiment dû ouvrir un blog...).
Reprise à Kiev où nous n'avons plus grand chose à  vous ecrire mais quelques photos à  partager  : 





Reprise du voyage en bus direction Moscou, et je pense que vous aurez deviné avec qui nous avons passé le trajet ;)

Arrivés directement sur la place rouge, où  on tente une photo-clichée  particulierement mal cadrée.
Vous l'aurez d'ailleurs remarqué à ce stade de lecture : la photo n'est decidemment pas notre truc!






On en profite pour faire un ptit entraînement pour la suite du voyage:

Le metro est grandiose à Moscou, dans l'idée de Staline,  il est censé représenter le palais du peuple et on comprend mieux pourquoi:



Le reste de la ville ne cesse de nous surprendre également mais plutôt par son immensité parfois même un peu écrasante. Tout est construit grandeur x10, aussi bien pour combler les besoins reels (10 millions d'habitants) que pour demontrer la puissance de l 'Etat.

Nous profitons d'ailleurs des dispositions mises en place par celui-ci, car après une visite enrichissante au musée d'histoire (le premier depuis le début du voyage,  et probablement le dernier...) avec Nastia, rencontrée dans la matinée, nous voilà tous trois détenteurs d'une carte pour la majestueuse Bibliothèque Lenine (allez savoir pourquoi..)! Nastia est arrivée un peu plus tôt que nous à Moscou, d'un petite ville de Siberie, et rêve de devenir cantatrice. Elle passe les concours d'entrée dans une grande ecole moscovite et etait ravie - et nous donc! - qu'on découvre la capitale ensemble.





Après ces trois jours à Moscou, nous sommes heureux de pouvoir sortir de toutes ces villes et prendre un peu d'air frais....enfin..tout est relatif concernant ce dernier point car pour rejoindre Kemerovo il nous faut prendre le transsiberien dans un wagon de 52 couchettes pendant deux jours et demi. Même si, présenté ainsi, il peut sembler un peu etrange, c'est un rêve qui se realise enfin!  

Le transsiberien amène son lot de rencontres farfelues et touchantes, notamment celle de Mars (on ne rit pas), armenien numismate philatéliste illettré avec qui nous échangeons nos trésors. Même si maintenant on ne sait pas vraiment où ranger la collection de timbres vietnamiens de 1971...








Après 32 heures de sommeil, 14 heures de lectures, 1kg de confietis, 7 litres de thé, et autant de salive deglutie à force de bavardages, nous débarquons a Kemerovo pour retrouver (ou rencontrer) Lisa dit "Mamie Lisouille", ainsi que son mari Micha et leur fils Yacha. Nous sommes royalement accueillis par l 'amie de Fanny et de ses acolytes sibériens, rencontrée 7 ans plus tôt lors de leur échange en Siberie, mais dont l'amitié n'a pas tarie depuis. 3 jours fabuleux passés tous les 5, avec toute l'émotion des retrouvailles, et les ballades à  n'en plus finir dans la ville minière de Kemerovo où se croisent parcs et industries.


C’est reparti pour un tour à bord du transsibérien où le temps s'arrête...et nous revoilà à passer une soirée mémorable avec les 8 passagers d’à côté, du dessus et du dessous (magie de la promiscuité) . Tandis que l’un nous raconte ses 6 mois au milieu des ours polaires du pôle sud, récit ponctué des meilleures blagues russes du voisin d ' à côté, Aliena nous décrit son véritable périple pour amener son fils au concours d'échec de Sotchi (8 jours de train A/R pour l’emmener à cette compétition..), sous les oreilles attentives des 2 jeunes danseuses de hip hop bouriates ….. c’est ainsi que les 24h du train passent à une vitesse éclair, et nous regrettons déjà d'arriver au terminus.





Nous faisons halte à Irkoutsk, retrouvons ses splendides isbas et délicieuses pelmenis (raviolis sibériennes).

Il nous semble que vous savez tout -ou presque- de la première étape, somme toute relativement touristique, de ce périple.

Profitons de ces quelques jours à Irkoutsk pour préparer la suite -ou plutôt le début de l'aventure.

Tracés GPS, cartes  à 1:50 000e , vivres (graines de sarrasin, flocons d’avoine, semoule, viande séchée et fruits secs), tout est prêt pour s’enfoncer dans les “forêts de Sibérie”. Nous commencerons par faire le tour de la partie sud du lac, avant de descendre vers la Mongolie. Passerons la frontière au niveau de Kyakhta d'ici 2 semaines si tout va bien ( mais tout ira bien -de fait- car quoiqu’il en soit notre visa russe expire le 15 mai..), puis continuerons la marche sur les terres mongoles.

Notre seule crainte-pour l'heure- est que nous débutons la marche sur les rives du lac, au même moment les ours la rejoignent, après de longs mois d'hibernation, pour pêcher esturgeons et omouls..

Mais rassurons-nous, après plusieurs heures de lecture de récits d’explorateurs avertis, nous avons élaboré tout un tas de techniques pour éviter les rencontres: sifflet dans lequel souffler chaque 5mnts pour signaler notre présence, cloches accrochées sur les sacs, nourriture à suspendre la nuit et à disposer à distance de notre campement le soir, nos mains pour les claquer régulièrement, notre langue pour parler haut, fort, et souvent (ce qui, sur ce dernier point, avec Fanny, ne devrait poser aucun souci...), et tant d’autres subterfuges!

Reste plus alors que l'excitation et la hâte de crapahuter et vivre quelques temps cette vie sauvage tant attendue.

Nous débutons ce mardi 1er mai pour célébrer avec vous la fête du travail^^^!

La suite au prochain épisode-donc, d'ici 1 ou plutot 2 mois (les prochains mails seront plus legers, c'est promis!) !!

On vous espère au meilleur de votre forme sous le soleil printanier et serons ravis de recevoir de vos nouvelles!

Enormes bises à toutes et tous!




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